Prix, législation et méthodes
Vous envisagez des travaux de démolition ou de déconstruction dans le cadre d’une rénovation ou d’une reconstruction de bâtiment ? Même partielle, la démolition d’une maison ou d’un immeuble reste une opération délicate, car elle requiert beaucoup d’organisation, un outillage adapté et une parfaite maîtrise des normes applicables et des règles de sécurité.
C’est pourquoi le recours à une entreprise professionnelle de démolition est généralement une décision judicieuse. Nous vous proposons donc un tour d’horizon sur les techniques de démolition, les prix pratiqués et les procédures légales à suivre pour mener à bien votre projet.
Des techniques de démolition pour chaque type de travaux
La démolition ne concerne pas uniquement la destruction de structures vétustes dans leur totalité. Si vous rénovez une maison, votre idée peut être d’abattre simplement un mur, un plafond voire une toiture ou de retirer un sol en carrelage.
L’opération de démolition se doit donc d’être parfaitement adaptée à votre projet. Les professionnels disposent, pour ce faire, d’un panel complet d’engins et d’outils spécifiques à chaque type de démolition. Selon l’ouvrage à démolir, l’entreprise sollicitée vous proposera sûrement l’une des techniques suivantes pour la réalisation de vos travaux.
Techniques de démolition manuelle (sans utilisation d’engins mécaniques)
- Le dérasement : cette méthode consiste à démolir un bâtiment en commençant par ses parties les plus hautes pour ne pas ébranler les fondations. Elle est principalement utilisée en vue d’une restauration partielle de l’édifice ou pour en réduire la hauteur et présente l’avantage de limiter les chutes de pierres et les gravats.
- Le sapement : à l’inverse du dérasement, celui-ci vise à détruire l’ouvrage par le bas. Des étais et des cales sont donc placés dans la partie basse de la structure – laquelle est démolie au fur et à mesure puis retirés de façon à provoquer l’effondrement du bâtiment.
Techniques de démolition mécanique
- La méthode de godet et de croc à béton : il s’agit de pelles de démolition hydrauliques utilisées pour exécuter la destruction par poussée (avec pression sur la structure), par traction (en tirant sur l’édifice) ou par choc (coups donnés sur la construction jusqu’à ébranler ses fondations). La pelle mécanique est équipée de godet pour l’abattage de murs porteurs et bâtiments bas en parpaings ou en briques ou de croc à béton pour les démolitions dites « secondaires ».
- Le bulldozer ou bouter : muni d’une lame orientable redoutable, ce tracteur est employé pour ébranler les bâtiments en maçonnerie de faible hauteur jusqu’aux fondations.
- La pince de démolition : elle permet de démanteler des pièces de béton étroites et des structures en acier. Montée sur une pelle de chantier, sa puissance de broyage est fonction de la dimension de ses mâchoires (en U ou en S).
La démolition par découpage
Selon la résistance des matériaux composant l’élément à démolir, le découpage s’effectue à la scie, au diamant ou par jet d’eau à haute pression (hydrodémolition). Ces méthodes de découpe sont particulièrement appréciées pour leur grande précision.
La démolition à l’explosif
Généralement réservée aux bâtiments de grande taille (plus de 20 m de haut), la démolition à l’explosif peut se dérouler selon différentes méthodes et en employant différents types d’explosifs. Tous exigent, néanmoins, le savoir-faire d’un professionnel qualifié et l’application de règles de sécurité très strictes.
La démolition par expansion
Rapide, cette méthode est particulièrement adaptée pour la destruction partielle d’ouvrages, à l’aide d’écarteurs et de vérins hydrauliques. Le mortier expansif peut également être utilisé lorsque la démolition à l’explosif est interdite sur certains chantiers. La destruction a ainsi lieu par dislocation ou écartement des blocs de matériaux.
Les procédures légales en matière de démolition
Avant de contacter une entreprise spécialisée dans la démolition, certaines formalités doivent être accomplies. Ainsi, la transformation ou la démolition d’un bâtiment sur le territoire belge peut imposer la réalisation préalable d’un inventaire amiante pour les constructions autorisées par un permis d’urbanisme avant le 30 septembre 1998 ou encore la gestion de déchets polluants pour l’environnement.
Il vous appartient, également, de prendre connaissance des règles applicables en matière de démolition d’habitations auprès du service d’urbanisme de la commune où se trouve l’ouvrage à démolir. En effet, ces règles varient en fonction de la zone du plan régional d’affectation du sol où a été édifiée la construction. De plus, si cette dernière est rattachée au patrimoine protégé ou est dotée d’une certaine valeur architecturale ou historico-culturelle, sa démolition a de grandes chances d’être refusée ou, dans le meilleur des cas, conditionnée à la conservation de sa façade.
Ainsi, dans la mesure où vos travaux de démolition seraient liés à la création d’un nouvel ouvrage, il serait prudent de vous renseigner sur la faisabilité de votre projet de rénovation ou de construction avant le début des travaux de démolition.
Si rien ne s’oppose à votre projet, vous pouvez alors directement déposer votre demande de permis d’urbanisme (plus communément appelé permis de démolition) auprès du service de l’urbanisme de la commune ou l’adresser par courrier recommandé au collège des bourgmestre et échevins, en région flamande et bruxelloise, ou au collège communal, en Wallonie. Votre demande de permis sera traitée dans un délai de 30 à 45 jours suivant sa réception.